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Aurèle Andrews-Benmejdoub

Stolen Memories

 

Cette série de photographie se veut comme une proposition de regards différents sur notre propre intériorité. Comme un reflet de ce que pourrait être nos souvenirs si l'inconscient ne comblait pas nos lacunes mémorielles. Un endroit où projeter nos archétypes et nos fantasmes, échappant ainsi au contrôle de l'esprit conscient et se laissant aller à une certainement forme de contemplation.

Les images deviennent alors « symbole » abandonnant leur sens évident et immédiat pour devenir miroir d'un "inconscient" plus abondant  riche et secret, où chacun peut se perdre et se retrouver faisant par lui même émerger ses propres fictions.

L'angle que j’aborde n'est pas un angle fixe;

Pas la simple reproduction du réel, mais la création de quelque chose de différent et unique.

Le choix de la multi-exposition et l’utilisation d’appareils reconfigurés sont pour moi la meilleure approche car ils me permettent  de représenter la réalité ou les réalités du monde comme des univers intrinsèquement instables et chaotiques.

 

Une ou plusieurs conjugaisons du réel ? Identité, mon identité ?

 

L’anxiété existentielle associée à la nature tourmentée et inconstante du monde?

 

La question millénaire Qui suis-je, quelle est ma place? Est-ce en  fonction de ce que je crois être, de ce que je pourrais ou voudrais être? Est-ce uniquement déterminé par mon affiliation culturelle, religieuse, géographique?

 

C’est assez pour déconstruire mais aussi pour reconstruire, dès le début et même avant d’être conscient, cette envie, cette nécessité de brouiller les pistes, de ne jamais travailler la netteté.

Et le désir de rassembler à la fois de manière logique et cohérente différents espaces et temporalités. Comme le  mensonge originel de ma venue au monde, comme le filtre trompeur de la mémoire.

Le flou tremblant de la naissance se mêlant au dernier regard sur le monde.

La prise de vue ultime, le mélange de ces deux images ?

Un retour aux origines, Photographier les lieux fondateurs et réussir à en faire une image

Les lieux des ancêtres, où ils ont vécu, où ils sont morts et reposent, comme une généalogie par la terre, par le soleil et les os

 

Anthropologiquement, donc, comme étude d’une relation plurielle à l’homme à partir d’une relation plurielle à l’art dans ses diversités.

 

Selon Claude Lévi-Strauss, l'art constitue au plus haut point cette prise de possession de la nature par la culture, qui est le type même de phénomène qui étudie les ethnologues.

 

 

Ma recherche pourrait être assimilée à une étude des circonstances entourant l'objet; En d'autres termes, quelque chose qui déterminerait par son sens, son rôle dans la contribution de l'objet à sa propre organisation

 

Une société ou plus précisément de la société à laquelle elle appartient, et donc la place que je peux occuper moi-même.

 

 Dans la théorie des systèmes, un organe est une représentation intégrée à un tout avec lequel elle entretient une relation définie.

Cette relation serait une sorte d’interaction qui relie les différentes parties du tout, garantissant ainsi une unité, une cohésion.

 

Aurèle Andrews-Benmejdoub est né à Paris en 1970 d’origine franco-américaine par sa mère, ce n’est que bien plus tard, à 22 ans, qu’il découvre les racines algériennes de ce père kabyle qu’il n’a jamais connu. C’est au Maroc, d’abord à Tanger puis à Casablanca, qu’il est venu s’installer en 2011 pour exercer son métier de psychologue clinicien et laisser libre cours à sa passion, la photographie. Un virus qui lui a été transmis dès son plus jeune âge par son grand-père et ses oncles, tous mordus de cet art visuel.

Son travail sur « la poétique de l'errance » explore les interstices entre le paysage réel et le paysage rêvé, l'ici et l'ailleurs, le passé et le futur. Ses photographies illustrent comment la subjectivité et la socialité contemporaines sont recomposées à partir de la diversité des appartenances, des apparences et du choix que nous avons d’en faire un jeu.

 

 

Aurèle Andrews-Benmejdoub

Time is Gone

Et si le cours du temps n'était qu'une fraction d'images en arrêt. Une focale fixe qui engendre la photographie au fil de la mémoire.

L'image existe si peu de temps, Comme une trace de vie éphémère qu'il faut savoir capturer à l'instant où l'émotion nous saisie.

C'est tout l'art d'Aurèle Andrew-Benmejoub qui au sein de cette série nous dévoile tel le film d'un court métrage, des émotions empreintes de souvenirs.

Témoignage où l'histoire se crée d'elle même et où chacun pourra en construire le scénario.

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