top of page

Grégory Maitre

On pourrait être tenté de définir la photographie de Grégory Maitre comme "plasticienne", ce qui reviendrait à tomber dans le piège de la catégorie et du trompe-l'œil, tant l'artiste utilise un ensemble de techniques propres à brouiller les pistes de ce que nous voyons.


Travaillant en plans, en transparences, en collages et collisions d'images qui pourrait être un pendant aux mix musicaux, le travail sur la matière dans les photographies de Grégory Maitre pourrait faire penser à des tableaux de peinture ou de pastels.


Son approche de la photographie est une exploration sensible de ses marges, non pas en tant que frontières mais comme une ouverture sur de nouveaux territoires.

Ma démarche d'artiste se trouve dans la création de sensations picturales proches de la poésie, en travaillant la notion d'abstraction autour de la "nature" humaine révélée par ses signes et ses traces, la disparition de l’être par ses empreintes sensibles, confrontée avec des motifs de société contemporaine, des résidus d'activité humaine.


Le traitement de l'abstraction dans cette série prend la forme d’un travail sur le surgissement du visible ; l’image résiduelle se charge d’une valeur nouvelle, et met en abîme sa nature d’abandon. Cela implique également un déchiffrement particulier, comme la relecture d’un environnement dans la construction de cette nouvelle signification.

 

Il y a également une question de plan, une question de mise en évidence qui interroge la plasticité de ce qui est visible, qui se comporte alors comme une sorte d’organisme en devenir. Cette façon d'envisager le travail est très proche du wabi-sabi japonais : wabi signifie "humble"  et sabi désigne la rouille, la patine du temps et les matériaux qui se décomposent.

 

Etat de matière fragile et imparfaite issu du hasard et du temps, valorisation de ce qui est imparfait, c'est une conversation avec la matière et ses accidents pour arriver à une image qui se comporte comme une entité de nature, en dehors de l'homme.

Metafiction

Grégory Maitre

Lisière du Temps

Comme un long ruban de temps dépourvu d’horizon
selon la volupté qu’on veut bien lui accorder
défiance de ce qui dure comme une contre-empreinte

Mouvement d'existence entre vitesse et leurre
hors de nous
fracas, silences, interstices

Refuge, abîme
malice de l'oubli
étalon-remplissage de vies en fragments

bottom of page