top of page

Misa Ato

Dans un monde ou le blanc a disparu de nos oreilles, hâtons-nous de retrouver le silence et la lenteur du regard parcourant la photographie.

 

Les raisons qui m’ont guidé dans le domaine de la photographie sont en partie énigmatiques. Mais à partir du moment où j’ai eu entre les mains un appareil photo, je ne l’ai plus quitté. Très rapidement les possibilités offertes par ce reflex étaient là pour satisfaire ma créativité.

 

Architecte de formation, j’ai cessé mon activité libérale en 2018 pour me consacrer à la photographie. Autodidacte en photographie, je passe du temps à me documenter et à découvrir ce qui me touche dans le travail des grands photographes. Le reste du temps je photographie. Malgré le peu de recul que j’ai sur mon travail, j’arrive à percevoir des intentions, la créativité, l’expression qui permettent de rendre visible ce que mes sensations et mes yeux perçoivent.

Enfin, à travers le voyage, les déplacements, les rencontres, le partage reste l’aboutissement de mon travail.

 

Le noir et blanc s’est imposé comme référence à mes projets. Connaissant la couleur par une approche picturale, je me méfie de son impact sur une photo car elle attire bien trop souvent l’œil au détriment du sujet ou du fond. Le noir et blanc me permet de composer géométriquement mon sujet qui s’enrichit de lumière et d’une gamme de tonalités infinies de gris.

Je recherche souvent un modèle, un sujet, épuré, simple, souvent des lieux abandonnés, vacants, dépouillés d’activités et de personnes, non pas pour les effacer, mais pour les suggérer et renforcer leur présence par leur absence, par le silence.

 

Misa ATO Auteur photographe

Impermanence de l'Espace

Impermanence de l’espace, une série de photographies couleur et noir et blanc qui s’appuie sur une philosophie japonaise ; Wabi/Sabi, le Wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l’on peut éprouver face aux phénomènes naturels et le Sabi, la sensation face aux vestiges dans lesquels on peut déceler le travail du temps ou des hommes.

Comme une sobriété paisible où l’on peut ressentir la richesse des espaces ordinaires.

Les carrières de pierres ont ce caractère et invitent à partager le temps écoulé de leur histoire. Ces vides construits du prélèvement de la matière incarnent un lieu de résilience. Il donne l’occasion au réel de laisser filtrer sa part de mystère, et à chacun l’opportunité d’écouter son ressenti pour tenter d’interpréter, à travers l’œil, une perception du temps.

Par-delà une apparente variété esthétique et une quête poétique, la photographie interroge notre propre place dans l’espace.

Ainsi, les œuvres présentées dans cette série abordent l’espace du vide construit pour traiter de questions qui lui sont inhérentes telles que celles de l’ordre et du chaos, du durable et de l’éphémère, de l’abandon et du devenir, de l’oubli et de la mémoire. Ce travail photographique, relevant parfois d’une forme d’archéologie, propose des perspectives et des points de vue sur le monde moderne qui nous conduisent à réfléchir sur notre relation à celui-ci.

Abstractions

"Ne rien dire, fermer les yeux, laisser le détail remonter seul à la conscience affective"

Roland Barthes

 

Ainsi, les œuvres présentées dans la série « Abstractions / Le silence » s’articulent sur les lieux de l’absence qui nous soumettent au silence. Elles abordent l’ordre et le chaos, le durable et l’éphémère, l’abandon et le devenir, l’oubli et la mémoire. Ce travail photographique, relevant parfois d’une forme d’archéologie, propose des perspectives et des points de vue sur le monde moderne qui nous conduisent à réfléchir sur notre relation à celui-ci.

Une façon d’initier un passage au travers du bruit du silence, l’indiscernable qui peu à peu révèle l’histoire, la mémoire, le temps en s’appuyant sur l’ombre et la lumière, les nuances de gris et la géométrie de la tâche et du trait.

Instantanés Urbains

Le vide qui donne à l’espace sa réalité n’a pas quatre, cinq ou dix dimensions, qu’importe le nombre, qu’importe la beauté, qu’importe la laideur, ce qui compte est juste l’élévation, l’attirance, la présence, la sensation que l’on ne soit pas repoussé, pas fatigué, pas exclu.

La photo c’est la séquence du vide de cet instant.

 

Pour illustrer au mieux cet espace, re-plongez-vous dans les écrits de Pierre Sansot: Poétique de la ville est probablement le plus sensible, le plus exhaustif, le plus amoureux des livres écrits sur la ville. Monumental, riche et foisonnant, il résulte d'un pari insensé : qu'un homme puisse, à lui seul, s'emparer de la ville et nous en restituer toutes les facettes, tous les secrets. « Qu'il s'agisse de l'arrivée sous la pluie dans une petite ville, des manifestations de rue, des dérives nocturnes ou des promenades matinales, des rythmes urbains, de la symbolique des artères, des transports, de personnages emblématiques, des quartiers et faubourgs, ou encore des intérieurs à travers une grille, une vitrine ou une fenêtre, c'est une approche éblouissante qui nous révèle la géographie sentimentale des villes ».

 

Levez les yeux, ralentissez votre marche et égarez-vous!

bottom of page